Questionner le collectif dans un environnement majoritairement individuel, c’est se demander comment casser l’image des « dortoirs » rigides qui font trop souvent la ville d’aujourd’hui ?

Le programme de Giboire d’implanter 45 logements dans ce quartier en plein développement et à proximité des voies pénétrantes de la ville de Vannes, répond à la contrainte de densification des centres villes, associée au souhait profond d’offrir de la qualité de vie individuelle en jouant collectif.

Les façades se découpent à partir d’une trame très précise, conséquence immédiate de celle générée par les stationnements en infrastructure, et imposent un rythme dans l’agencement des logements entre eux.
Cette trame est assumée au maximum et donne à l’ensemble son caractère singulier, révélant une succession de portiques blancs. La déclinaison de ces volumes découpés et superposés est accentuée par une disposition en escalier des 3 niveaux côté jardin ; en effet, les volumes des étages supérieurs se reculent, assurant des apports généreux de lumière pour les logements en rez-de-jardin, et des terrasses non couvertes dans les étages. L’ordonnancement créé par la structure en portique est décliné sur les 3 étages, évitant tout effet de socle.

La simplicité des volumes est chahutée par la superposition des balcons qui semblent être positionnés de manière aléatoire. Le volume d’ensemble disparait au profit d’une architecture qui se rapproche du langage des logements individuels groupés. Les 45 logements développent des multiples façades et confèrent à ce long collectif une identité unique.

Aux portiques et la structure de base en béton peint en blanc s’ajoutent des remplissages en bardage bois, matériau qui se décline en claustra et pergola permettant de créer de l’intimité entre les terrasses qui se jouxtent.
Toutes les ouvertures sont généreuses ; depuis chaque salon, des grandes baies coulissantes donnent accès aux terrasses de forme carrée : véritables lieux de vie extérieurs, sur lesquels il est possible de mettre un grand salon de jardin.

Un travail de clôtures en bois brut ajouré joue un rôle de limite de parcelle, volontairement plus basses que les clôtures traditionnelles des propriétés avoisinantes. Le rapport à la rue est modifié, laissant une porosité du regard depuis l’espace public vers les jardins, à l’instar des « front yards » nord-américains.